Le 19 juillet 2013, Monsieur le Président de la République promulguait la loi votée par le parlement, instaurant le 27 mai "Journée Nationale de la Résistance". Depuis plus de 30 ans de nombreuses associations du monde combattant, dont l’ANACR et le Comité régional du Mémorial Jean-Moulin, demandaient cette reconnaissance. Ce 27 mai 2014 est donc pour la première fois célébré de manière officielle par la Nation "Journée Nationale de la Résistance".
A l’heure où l’entraide et la tolérance faiblissent, il est important de rappeler les valeurs humaines qui ont habité les Résistants lors de la seconde guerre mondiale.
En ce jour anniversaire de la première réunion du Conseil National de la Résistance, nous sommes réunis pour rendre hommage à ces combattants de l’ombre et à leur chef Jean Moulin.
Rappelons que tout commence le 17 juin 1940 à Chartres. Il est dix-huit heures quand deux officiers allemands se présentent à la préfecture lui déclarant que le général désire le voir pour une communication importante. Un soi-disant protocole établissait que des crimes avait été commis sur des femmes et des enfants par des troupes noires. On exige du préfet Moulin qu’il appose sa signature au bas de ce protocole. Moulin refuse et déclare :"Je ne peux pas signer un texte qui déshonore l’armée française". Durant plus de 7 heures il sera sauvagement frappé puis jeté dans une pièce obscure dont le sol est jonché de débris de verre. Le temps s'écoule lentement, il s'interroge: « je sais qu’aujourd’hui je suis allé jusqu'à la limite de la résistance. Je sais aussi que demain, si cela recommence, je finirais par signer ». Les débris de verre lui paraissent salvateurs, ils peuvent trancher une gorge. Il exécute son geste, mais la mort ne vient pas.
Trois jours plus tard il reprend ses fonctions à la préfecture. Suivront la révocation par le gouvernement de Vichy, la clandestinité à la recherche de contacts avec les groupes de Résistants, La Résistance Interne. Sous le nom de Joseph Mercier il quitte Marseille en septembre 1941 et arrive en Angleterre le 20 octobre 1941.
Son retour en France se fait dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, il est parachuté avec ses deux compagnons Raymond Fassin et Herve Monjaret dans les Alpilles afin de rejoindre "La Lèque", la petite bastide qu’il possède à Eygalières.
Commencera alors la lourde tâche qui lui a été dévolue : rassembler tous les divers mouvements de la Résistance, partis politiques et syndicats. D’innombrables déplacements, de multiples rencontres, un travail acharné et méticuleux, diverses couvertures : agriculteur à St-Andiol, marchand de tableaux à Nice.
Enfin 16 mois plus tard c’est l’aboutissement ! Le 27 mai 1943, au 48 rue du Four à Paris, il préside la première réunion du Conseil National de la Resitance.
Mais les nazis veillent et le tristement célèbre Dunker-Delage entretient un important réseau de renseignements qu’il retransmet à Klaus Barbie. Les rapprochements ne tardent pas à se faire et c’est dans la région Lyonnaise que Barbie va désormais se concentrer, jusqu’à Caluire.
Le 21 juin, dans la maison du docteur Dugoujon, où devait avoir lieu une réunion secrète, Max et ses amis seront arrêtés par la Gestapo.
Emmenés d'abord à l'école de santé, les prisonniers furent transférés à la prison de Montluc. Interrogatoires et tortures se succèdent, Barbie s’acharne sur Max qui quelques jours plus tard, en raison de son état, sera dirigé sur Paris puis transféré vers Berlin. Mais n’ayant pas survécu à ses blessures, il fut déclaré mort le 8 juillet 1943 à Metz.
Les valeurs défendues par la Résistance restent encore de nos jours des valeurs modèles : la défense des valeurs patriotiques, la lutte contre les idéologies fascistes, la défense de la Paix.
La Paix, quel beau mot à l’heure où nous n’entendons parler que de conflits dans le monde. Ces Résistants dont la seule devise fut de libérer le Pays pour que vive la France, ne doivent pas avoir donné leur vie pour que l’histoire tombe dans l’oubli.
Vous tous et en particulier les jeunes n’oubliez jamais : ils sont morts pour que nous vivions libres !