Célébration du 70ème anniversaire du parachutage en Provence de Jean Moulin.
Sous le Haut Patronage de Gérard LONGUET, ministre de la Défense et des Anciens combatants,
Michel TONON, Maire de Salon-de-Provence, Président d'Agglopole Provence, Conseiller général,
François-René CRISTIANI-FASSIN Président du Comité régional du Mémorial Jean-Moulin,
les Élus du Conseil municipal et les membres du Comité régional du Mémorial Jean-Moulin, en présence de membres de la famille de Jean Moulin, d'anciens résistants, d'officiers de réserve de l'armée de l'air, d'associations combattantes, d'élus des communes voisines et d'un public nombreux, ont commémoré le parachutage en Provence de Jean Moulin le lundi 2 janvier 2012 à 11h au Mémorial Jean-Moulin de Salon-de-provence.
Le samedi 26 mai - Comémoration du parachutage à Eygalières et St-Andiol
70ème anniversaire du parachutage en Provence de Jean Moulin
Le Comité régional du Mémorial Jean-Moulin et les communes d'Eygalières et St-Andiol ont commémoré le parachutage de Jean Moulin en Provence, sous le haut patronage de M. le ministre de la Défense et sous l’égide de la Fondation de la Résistance.
Le Comité régional du Mémorial Jean-Moulin, organisateur de ces journées avec les associations d’anciens résistants et déportés et leurs fondations (de la Résistance, de la France libre, la Fondation pour la Mémoire de la déportation), le Comité d’action de la Résistance, Mémoire et Espoirs de la Résistance, les communes Eygalières, Saint-Andiol, Mollégès et Salon-de-Provence, les Écoles de l’air et la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, avait reçu le soutien de l’ONACVG 13, du Conseil général des Bouches-du-Rhône, de la Région PACA, du musée Gal Leclerc et de la Libération de Paris et musée Jean-Moulin (Ville de Paris) et de la Fédération des musées de la Résistance nationale.
En janvier 1967 déjà, en présence de Laure Moulin et Hervé Monjaret, le comité Jean-Moulin d’Arles et les parachutistes de la base de Salon avaient organisé une reconstitution du parachutage.
Dès 9 h, à Eygalières (à proximité de la Lèque - le mazet de Jean Moulin au pied des Alpilles), la journée a commencé par une reconstitution publique du parachutage, par l'équipe de France militaire de parachutisme.
Le 2 janvier 1942, c’est nuit de pleine lune. Entre 3 et 5 h du matin, au-dessus des Alpilles, quatre parachutes s’ouvrent et se posent quelque part dans les marais des Baux, entre Fontvieille et Mouriès. Trois hommes et un poste de radio viennent de quitter la trappe aménagée dans la carlingue d’un bombardier Whitley de la Royal Air Force. La nuit est glaciale, le mistral, fort. Parti des environs de Londres au soir du 1er janvier, le préfet Jean Moulin, rallié à la France libre, révoqué par Vichy, vient de retrouver clandestinement le sol de Provence, alors encore en zone non occupée.
Il est accompagné de deux hommes très tôt ralliés à la France libre, Raymond Fassin, son officier d’opérations, et Hervé Monjaret, son « radio » - flanqué de son poste émetteur (le 4ème parachute). Personne au sol pour les accueillir, l’opération doit rester secrète. Dans quelques semaines, va débuter la mission « Rex », et vont s’enchaîner les heures sombres, difficiles, dangereuses et harassantes pour convaincre les mouvements de résistance d’unir leurs forces (les « M.U.R .» verront le jour moins d’un an plus tard, en janvier 1943) et de se rallier au général de Gaulle. Ensuite, non sans heurts et difficultés, ce seront les anciens partis politiques et syndicats que Moulin réussira à amener à la même table que les résistants : ainsi sera créé, toujours clandestinement, le « Conseil national de la Résistance », qui siègera pour la première fois à Paris le 27 mai 1943, et consacrera de Gaulle comme seul chef de la France en guerre.
La journée s'est poursuivie, à 9 h 30, par une course à pied sur la Route Jean-Moulin, chemin de la Liberté qui a conduit plus de 200 participants d’Eygalières à Saint-Andiol via Mollégès, empruntant symboliquement le chemin qu’eut à parcourir Jean Moulin le 3 janvier 1942 au matin pour rentrer dans sa famille à Saint-Andiol.
À 11 h 30, au cœur du village de Saint-Andiol, a été inaugurée l'imposante fresque Jean-Moulin en présence de nombreuses personnalités et des drapeaux.
L’après-midi, au château de Saint-Andiol, une série de conférences publiques nous ont permis d'en apprendre plus sur le parachutage du 2 janvier 42, les débuts de la mission Rex et l’année 1942. Ces conférences ont été animées par d’anciens résistants dont Pierre Morel (président du Comité d'action de la Résistance) et plusieurs historiens, Christine Levisse-Touzé, Jean-Marie Guillon, Robert Menchérini et le capitaine Christian Brun. La librairie cavaillonaise, "Le Lézard amoureux" a présenté des ouvrages que les auteurs présents ont dédicacés.
Parallèlement, de 10 h à 18 h, au château de St-Andiol, le nombreux public a pu parcourir une très intéressante exposition Jean Moulin ainsi qu'une exposition de postes de radio émetteurs et récepteurs d’époque.
Les témoins et les acteurs de cette période sont de moins en moins nombreux et pour faire vivre le travail de mémoire, des passionnés d’Histoire et de radio ont décidé d'honorer la mémoire de celles et ceux qui se sont courageusement opposés à l’envahisseur et au gouvernement de Vichy.
Ces passionnés, des radioamateurs membres de l’association ERRA (Esprit de la Résistance en Rhône Alpes), nous ont présenté des matériels de transmission utilisés par les opérateurs radio clandestins dont des valises radio anglaises, proches de celle qui fut parachutée dans les Alpilles avec Jean Moulin, Raymond Fassin et Hervé Monjaret le 2 janvier 1942.
Cinq valises ont été exposées - les modèles les plus utilisés par les radios des services secrets de la France libre (BCRA) - ainsi que plusieurs petits récepteurs clandestins.
Ils ont réalisé également des liaisons radio sur les bandes radioamateurs avec du matériel d’époque (valises anglaises de type 3MK II, dite "B2") qu'ils maintiennent en état de marche. Ces liaisons ont été réalisées sous l'indicatif TM3FFI, spécialement accordé par l'administration pour ces manifestations.
Le dimanche 27 mai - Cérémonie à Salon-de-Provence
Public et drapeaux furent nombreux à 10h30 au monument-mémorial de Salon-de-Provence pour le 69ème anniversaire de la 1ère réunion du Conseil national de la Résistance présidé par Jean Moulin.
Grenoble a commémoré la première réunion du Conseil National de la Résistance, présidé par Jean Moulin le 27 mai 1943.
Le 69ème anniversaire de la création du C.N.R. a été célébré le 27 mai 2012 à 11h, place des Martyrs, en présence de la municipalité de Grenoble représentée par Monsieur DETROYAT, conseiller municipal délégué au Devoir de Mémoire, de Denise MEUNIER, Présidente de l'ANACR Isère et de nombreuses personnalités du Monde Combattant.
Photos Bernard Vincent
Le 17 juin - Hommage à Jean Moulin au Panthéon
Le 17 juin 2012, le Comité régional du Mémorial Jean Moulin de Salon-de-Provence et la famille de Jean Moulin se sont associés, par leur présence, à l'hommage rendu à Jean Moulin au Panthéon par l'Association Nationale des Amis de Jean Moulin.
Il est des circonstances où des hommes ont l'étrange pouvoir d'influer sur le cours de l'Histoire en dépit des éléments contraires. De Gaulle, Churchill sont de ceux-là. A son niveau de responsabilité, Jean Moulin en fut aussi.
Lorsque le Général de Gaulle lui confia la mission d'unifier une Résistance, certes organisée mais éparse, et de l'amener à accepter son autorité, il ne mesurait sans doute pas les difficultés de la tâche bien qu'il les sut réelles. Les historiens de la période et en particulier ceux qui le secondaient dans son œuvre, au premier rang desquels Daniel Cordier, son assistant de chaque jour, savent ce qu'il lui fallut de ténacité, de diplomatie et souvent d'autorité pour que soient opérés les bons choix. Des oppositions obscures, des inimitiés Larvées ou ouvertes se dressèrent parfois contre son action, mettant en jeu sa sécurité même. L'on peut affirmer que Moulin, largué dans la nuit dune occupation sans pitié eût à se battre sur deux fronts : celui d'un ennemi implacable et celui d'amis ou d'alliés, poursuivant pourtant le même combat, mais parfois intrigants ou mal avisés.
En dépit de tout, cependant, il atteignit l'objectif assigné. La création du CNR fut sa victoire. Sa portée fut immense puisqu'elle valu au Général de Gaulle une reconnaissance inconditionnelle des grands Alliés comme chef d'une France désormais au combat. Sa place à la table des vainqueurs était dès lors acquise : elle ne serait pas cette nation de second rang à laquelle l'écrasante défaite de 1940 semblait l'avoir désignée.
Telles sont les réalités que tous les Français devraient connaître et qui fondent l'hommage solennel aujourd'hui rendu à jean Moulin.
La fin de ce héros national est en tous points à la mesure de ce qu'il accomplit, vivant. Chacun, ici, connaît la tragédie de Caluire et les conséquences qu'elle entraîna. La fin terrifiante de Jean Moulin, torturé jusqu'à ce que mort s'ensuive et, plus encore peut-être, le silence qu'il s'imposa sous la torture devraient être rappelés à tout un peuple. À cet égard, il serait assurément souhaitable que les média, notamment ceux de l'audiovisuel, accordent une place plus marquée à des faits historiques de cette nature qui scellèrent le destin de la France. Comment ne pas souhaiter que soit suivi par de nombreux jeunes l'exemple des quarante scolaires bordelais venus aujourd'hui se recueillir devant la tombe de jean Moulin et rendre ainsi à sa mémoire l'hommage qui lui est dû.
En ce lieu de mémoire où reposent d'éminents serviteurs de la Nation, Jean Moulin a trouvé la place qui lui revient. Puisse-t-elle demeurer longtemps encore dans le cœur et l'esprit des générations à venir.
Il convient d'associer aussi à cet hommage tous ceux et toutes celles qui, à l'instar de Jean Moulin œuvrèrent, au péril de leur vie, pour la liberté et la grandeur de la France.
Roger Joly,
Président de l'Association Nationale des Amis de Jean Moulin,
Président de la Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance,
Commandeur de la Légion d'Honneur.