Lundi 27 mai 2019 à 10h, Journée nationale de la Résistance au Mémorial Jean Moulin
76ème anniversaire de la 1ère réunion
du Conseil National de la Résistance
le 27 mai 1943, présidé par Jean MOULIN
sous le haut patronage du Ministre des Armées
sous l'égide des Amis de la Fondation de la Résistance.
Photos Rose-Marie L-F. - cliquez sur une photo pour l'agrandir.
Texte du discours de Jean-Christophe Incerti, président du Comité Régional du Mémorial Jean Moulin :
La première réunion du Conseil National de la Résistance le 27 mai 1943 dans Paris occupé consacre l’infatigable travail de Jean Moulin pour fédérer les énergies et surmonter les appétits partisans. L’ancien préfet de Chartres qui dès juin 1940 avait refusé l’abaissement au nom de ses idéaux voit 3 ans plus tard l’aboutissement d’un engagement total, absolu, sans concession. Jean Moulin réussit ainsi le tour de force de rassembler les représentants des mouvements de Résistance, des deux syndicats et des six principaux partis politiques d’avant-guerre interdits par Vichy. Véritable parlement clandestin, le CNR dote la France combattante d’une représentation démocratique qui annonce le retour au fonctionnement régulier des institutions de la République restaurée.
Que d’engagements périlleux, de trajectoires héroïques et de destins brisés seront encore nécessaires pour permettre à la France éternelle de sortir de la nuit. Mais à ce moment du conflit, il est essentiel que la Résistance sur le territoire national forme un tout cohérent, organisé, concentré.
Le CNR doit certes œuvrer à la victoire des armes mais plus encore préparer la libération dans « l’ordre et dans l’indépendance ».
A l’heure de commémorer le 75ème anniversaire de la bataille de France déclenchée par le débarquement du 6 juin 1944, il est indispensable de rappeler qu’un an plus tôt la création du CNR imposa aux yeux des Alliés la légitimité de la France Libre, ralliée par toutes les forces représentatives du pays.
Malgré les années noires de l’Occupation, l’insupportable détournement des institutions par Vichy et l’inversion des valeurs qui sous-tend la Collaboration, la France n’est pas à l’été 44 dans une situation de chaos qui justifierait sa mise sous tutelle.
Être ici aujourd’hui c’est rappeler que des hommes d’Etat exemplaires ont su s’élever au-dessus des intérêts particuliers et momentanés de la lutte pour considérer les desseins généraux et permanents de la France avec une grande hauteur de vue. La création du Conseil National de la Résistance puis son fonctionnement régulier légitiment l’autorité de l’homme du 18 juin par la ténacité de celui du 17.
L’occasion nous est aussi donnée de revenir sur le sens de la Résistance, sur ses valeurs, ses symboles et ses aspirations autour de ceux qui furent les phares dans la tempête de l’occupation. Car nous le savons bien, l’histoire toujours le rappelle, rien n’est jamais définitivement acquis. Commémorer le 27 mai 1943 nous oblige à questionner cette « certaine idée de la France » que nous avons en partage. Car au-delà des mesures propres aux impératifs de la guerre, le CNR met à l’honneur des mesures politiques, économiques et sociales qui restent aujourd’hui encore au cœur du pacte républicain. Plus encore, nous sommes invités à rester vigilant à ne pas dénaturer une conception de l’homme et de sa dignité forgée par ceux du maquis présents au CNR qui donnèrent tout pour que vive la France.
A l'issue de la Cérémonie, un apéritif a été offert par la municipalité de Salon-de-Provence.